Dans la rue les hommes meurent doucement mais renaissent parfois en prenant conscience de ce qu'ils sont réellement au fond, de ces choses dont la nature les a pourvus... de chaire et d'esprit marqués par la vie. Tout devient soudainement plus familier, revenir à l'état sauvage, refaire de cette vie bien polissée une vie brute aux aspects tranchants, le pire c'est que, parait-il, on en prend l'habitude !
Un quotidien bâti sur cette pleine conscience de la solitude mêlée au dédain de l'autre ou même parfois pire, à l'ignorance poussant les pauvres âmes dans l'ombre en leur faisant oublier les jours de lumière. La seule compagnie apte à leur procurer de la satisfaction est celle du litron et de la mélancolie liée aux jours heureux anciennement vécus, une sensation tellement étrangère qu'ils pourraient croire qu'il s'agissait d'une autre vie.
Parfois l'espace d'un sourire échangé ils se sentent exister... mais qui va sourire à un pochtron au nez rouge, lasse de la vie, ayant pour domicile un carton à l'odeur d'urine ? - Je m'en balançe, j'ai ma vie à vivre, mes propres problèmes, mes coucourses à faire, ma projéniture surgâtée à aller chercher à la sortie de l'école, mon rencard avec une super bonne meuf dont j'aurais plaisir à rocco siffredifier, je dois marcher vite parceque si je le fais pas j'aurais pas le sentiment d'être à la hauteur de la normalité, accepté par la masse... -
*en pointant du doigt Bernard 60 ans, divorcé, anciennement ingénieur devenu loque humaine*
"Regardes mon chéri, c'est comme ça que tu vas finir si tu travailles pas à l'école !"
Ahhh, ces mères de familles se sentant obligées de faire dans l'excès, dans le zèle de la morale en espérant que leurs mouflets puissent avoir un avenir certifié, une ligne toute traçée, au chaud bien tranquilles, en sécurité dans les bras rassurants de l'éducation nationale elle même fidèle ambassadrice d'un futur assuré...
Ancré dans le fort idéal maternisant, elles persistent à croire que leurs enfants agiront comme elles le désirent. Durant les dîners de famille elles se mettent à les valoriser machinalement en sortant des formules presque héréditaires dans le genre :
"Marc est vraiment intelligent, plus tard il m'a dit vouloir être docteur !".
Quelques années plus tard, Marc a grandit, la chambre en bordel et le lit en désordre, enfermé dans sa chambre parceque punit d'avoir traité sa mère de salope, il se branle sur les putes figurants dans les clips de rap US, juste au dessus de lui, un poster maladroitement collé ou y figure un V8... le pauvre sera pourtant condamné contre son gré à rouler en 306 au côté d'une de ses semblables rencontrée grâce à la bienfaisance du hasard malheureux de la vie.
On admire un enfant car il a encore l'innocence de savoir ce qu'il l'attend, il peut être en phase parfaite avec son imaginaire car il n'a pas encore fait face aux aléas de la réalité, on n'attend rien d'un enfant, c'est pour cela qu'on lui donne tant. Viendra le temps où il ou elle sera confronté au concret, d'un coup d'un seul, ce sera le dépucelage de la pureté.
L'âme créatrice, la spontanéité tendrement maladroite pourtant légitime à l'enfant voleront en éclat pour laisser place aux caractéristiques propres à la maturité.
Quelques boutons sur la tronche, synonimes de la laideur transitionnelle entre la chasteté et la connerie feront alors office de symboles à la métamorphose morale. Un peu plus tard, baignant dans les eaux profondes de la vie active sans même savoir nager, il singera les plus performants dans l'espoir d'avancer.
3h30 et pas envie de dormir. Je suis resté 1h30 au téléphone avec une fille que j'ai abordé dans le RER A direction Val d'europe il y a 6 mois. Ce jour-là je m'en rappelle, elle était assise seule, dans son coin, perdue dans sa lecture. Je m'installe à ces côtés en lui chuchotant à l'oreille "comment faire comprendre subtilement à une fille qu'elle nous plait, quand elle est occupée à lire intensément son livre ?", après un sourire et quelques mots d'échanges, elle et moi marchions dans le centre commercial en faisant connaissance. Elle relance la conversation, prend le soin de choisir ses mots au point de s'excuser quand elle ne choisit pas les bons, après une heure d'échange, on se quitte sur le quai où l'on s'est rencontré plus tôt en échangeant nos numéros.
Ce soir elle m'appelle en me demandant si je me souviens d'elle... j'invente quelques noms franchouillards ringards dans le but de la faire marrer en sachant que je n'arriverai pas à mettre un nom sur sa voix jusqu'à ce qu'elle prenne l'initiative de se présenter d'elle même. Après s'être présentée elle m'avoue avoir été prise d'une étrange sensation complètement inconnue le jour de notre rencontre, jusqu'à présent elle n'avait jamais ressenti cette chose-là. C'était du domaine de l'odorat, une agréable perception. Pas l'affaire d'une odeur noséabonde mêlée à un parfum chimique venant tout droit du pays Sephora, quelque chose de plus fin, plus imperceptible, elle avait le don de décrire le chose beaucoup plus précisement que je ne pourrai le faire, quelque chose de sauvage disait-elle, une affaire de phéromones.
Après avoir raccroché le téléphone (au bout d'une heure trente...) c'est là où je me suis dit qu'elles sont quand même dix fois plus sensorielles que nous, leurs sens ont tendance à être beaucoup plus affûtés que nous. Je me casse le cul à jouer dans le domaine de l'esthetique, à me la jouer original alors qu'en réalité c'est une histoire de percéption, une affaire de feeling. Je croyais qu'il n'y avait que chez les animaux qu'on pouvaient parler de phéromones, jusqu'à ce que je me rappelle qu'en réalité, nous sommes nous mêmes des animaux.
En pleine période de lutte contre la réforme des retraites quelques vidéos de casses en tout genre trainent sur le net... non seulement ça me désole de voir ces vidéos mais ça me désole d'autant plus quand je lis les commentaires haineux, racistes, qui ne feront en rien changer les choses (au contraire, on attise le sentiment de la haine). Après avoir dit ça je pourrais me la jouer démagogue de la politique politicienne médiatique, à savoir jouer sur la touche sensible en scandant haut et fort de voir l'avenir en noir-blanc-beurre le tout dans un univers rose bonbon... mais c'est IMPOSSIBLE ! Ca relève de l'utopie pure et simple ! Nous avons des origines fondées sur des cultures, religions, modes de vie DIFFERENTS, quand on acceptera de voir cette réalité alors là et seulement là... nous pourrons vivre ensemble en ACCEPTANT cette différence.
Plus jeune, j’étais un raciste, je mettais les arabes et les noirs dans le même panier, jusqu’au jour où j’ai compris qu’en réalité tout ce qu’on nous montre (cette vidéo par exemple)… c’est tout simplement voulu ! C’est orchestré par le système privilégié dont on est victimes ! Les dirigeants s’en contre battent les couilles de voir la banlieue pourrir ! Au contraire le temps qu’on passe à cracher notre haine les uns envers les autres ne nous permet pas de nous concentrer intelligemment sur le vrai problème à échelle de la politique de domination. De savoir que les blancs sont contre les noirs et vis versa… ILS FONT SEMBLANT ! Là ou ce serait dramatique pour eux, ce serait de voir que les noirs, blancs et arabes marchent ENSEMBLE et luttent ENSEMBLE CONTRE CETTE MACHINATION qui vise à nous monter les uns contre les autres (diviser pour mieux qu’ils règnent).
Pour ma part je suis français de pur souche, j’ai 21 ans et tout ce que je sais c’est que « égalité, fraternité, liberté » c’est à la hauteur d’un slogan publicitaire qui vise à nous manipuler !
Je vois beaucoup de commentaires parler de races, de couleurs mais essayez juste de vous demandez POURQUOI ON EN EST LA AUJOURD’HUI? A CAUSE DE QUI ? A cause de mon voisin le français smicard qui est dans la MEME situation que moi ? (à savoir se coltiner un travail de merde dans les mêmes conditions) ou bien le politique encravaté touchant un salaire de ministre, vivant loin de la réalité dont il s’évertue à défendre les principes en jouant le démago-mégalo devant les écrans pour faire plus de sufrages ?
Le problème c'est pas une histoire de race, c’est une histoire de classe social. Viendra le temps où la majorité comprendra et réagira.